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COUSCOUS SUSHI FRITES
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19 avril 2007

Un Tatar au Japon

Un_Tatare_au_JaponDans mon cheminement, j'ai été amené à consulté nombre d'écrits, du manga au livre d'histoire en passant par le livre de recettes de cuisines !

"Un Tatar au Japon", qui m'avait été conseillé par Philippe M., un vieil ami, est un de ces livres. Il entre dans la catégorie des livres d'histoire.

"Un Tatar au Japon" est un résumé de 251 pages (270 avec les notes et remerciements...) du "Monde de l'islam et de l'islamité au Japon", d'environ 1300 pages, mais que je ne pourrais jamais lire, méconnaissant le turc, l'arabe écrit ou l'allemand.

Abdürrechid Ibrahim, ouléma, y narre son voyage en Asie de 1908 à 1910 qui a pour but ultime le Japon. Son but y est clairement exposé : montrer à l'Orient (à priori les musulmans) qu'il est possible de se moderniser, sans singer l'Occident. Il faut garder ses particularités orientales. Ainsi, le Japon qu'il visite est un exemple.

De ses multiples péripéties, on ressent ces différences de cultures, le rejet certain d'Ibrahim pour la colonisation, étant lui même Tatar de Russie. Il est horrifié devant la situation des Indiens ou des Chinois, encore plus lorsqu'il s'agit de musulmans. 

Au Japon (où il reste le plus longtemps), il s'émerveille devant les progrès accomplis de la nation. Il y rencontre journalistes, hommes politiques ou simples citoyens (paysans, marchands, etc.) qui lui font part de leurs sentiments : il faut échapper à l'emprise des Occidentaux et pour cela, ils se modernisent.

Un autre but se dégage de ce voyage : Ibrahim veut réaliser l'union des Orientaux, sous la bannière des Japonais, plus avancés. Il s'en sent plus proche que des Russes dont il partage pourtant la nationalité. Il cherche à savoir comment cette union peut se réaliser.

Dans ce livre, du moins dans le résumé proposé, une chose marque : c'est la présence de l'Islam. Ibrahim, il faut le rappeler, est aussi ouléma. Il se charge de propager la bonne parole. Ainsi, il pense que par le monde de vie des Japonais (hygiène, respect, etc.), ceux-ci sont parfaitement en clin à se convertir. De plus, cela serait très utile au projet d'union de l'Orient. D'ailleurs son action porte : il en a converti, une mosquée va s'ouvrir au Japon, et Yamaoka Omer (nom choisi par Ibrahim du fait de sa conversion), le rejoindra plus tard en Inde dans son périple pour participer avec lui au pélerinage et donc apprendre.

Je ne sais pas si c'est ainsi dans l'ouvrage d'origine ou si c’est le fait du choix du traducteur français mais l'Islam est beaucoup plus présent que tout, voire trop. Alors que je m'attendais à avoir plus de précision et le jugement original d'un musulman sur l'éducation, le système politique, les moeurs..., l'accent est plus mis sur l'union orientale à réaliser et la place de l'Islam. Bien sûr, les descriptions sont bien présentes mais pas assez à mon goût. Il y a même des sauts à maintes reprises. Le traducteur fait un bref résumé entre parenthèse sur le fait qu'Ibrahim visite telle ou telle institution, s'émerveille devant telle facette du peuple japonais... C'est frustrant.

Malgré ce fait, on retrouve ces descriptions, moins nombreuses mais là. Ainsi, il est toujours plaisant de parcourir ce témoignage original sur le Japon du début du siècle. De plus que cet homme, Ibrahim, ait un but avoué très différent de celui des Occidentaux, est tout aussi bien ! Nous y avons une optique différente sur la qualité des Japonais, leur modernité et la politique du début du XXème siècle. Un véritable témoignage original sur le Japon de l'ère Meiji (1868-1912).

Je vous le conseille donc fortement.

ABDURRECHID IBRAHIM, Un Tatar au Japon : voyage en Asie 1908-1910, Arles : Actes Sud, coll. Sindbad, 2004.

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Commentaires
M
Ah non, je dis au contraire que je méconnais malheureusement l'arabe écrit. Et l'arabe parlé, c'est pas formidable non plus... Ce n'est pas de l'arabe littéraire.<br /> <br /> Quant à maîtriser la langue, c'est bizarre. Ce n'est pas plus difficile à maîtriser qu'une autre langue. Enfin, une fois qu'on l'apprend.
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L
ben en fait j'ai fait une maitrise en rapport avec le monde arabe et mon ami est lui-meme muslman et connait un peu d'arabe mais jusqu'a le lire courament c'est peut-etre un peu chaud...<br /> Donc tu lis l'arabe courament...J'ai une amie qui a fait un stage de langue etrangere dans un isntitut arabe de Tokyo (arabie sahoudite je crois) et elle n'a pas retenu grand chose car ca lui semblait assez tendu a memoriser...
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M
Salut Laurent.<br /> <br /> J'avoue aussi que ce livre m'a séduit par sa singularité. Un ouléma au Japon, témoignage original qui donc se doit d'être observé.<br /> <br /> Si ton ami sait lire l'allemand, voire l'arabe ou le turc (sait on jamais !)... Bon, l'allemand est plus plausible... Enfin soit, si tel est le cas, dis lui de prendre l'édition de 1300 pages qui doit être on ne peut plus complète que celle-ci. Je n'en ai pas les références mais ça doit pouvoir se trouver.<br /> <br /> L'impact sur la religiosité ? Et bien, il faut dire que ce monsieur a comme fonction première d'être ouléma, soit prédicateur. Et comme on le sait, les Japonais sont plutôt ouverts niveau religion. En outre, ils reconnaissent l'orientalisme de celle-ci, qui les en rapproche.<br /> <br /> Quant à leur conversion, ça a eu un impact limité. Certes, Ibrahim convainc ceux avec qui il s'entretient, comme ce Yamaoka Omer, mais les Japonais n'iront pas le voir de leur propre chef. Enfin, c'est comme pour les autres religions (si les Chrétiens n'étaient pas arrivé en force au 16°siècle, leur impact n'aurait pas été aussi important).<br /> <br /> Pour finir, "rougaille natto saucisson", ça en jette aussi un max lol ! Je suis fier de mon bébé "Couscous Sushi Frites" :D !
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L
salut le Mouli...<br /> Ca a l'air assez interessant quand meme. Je connais quelques facettes de l'histoire du moyen orient mais pas du tout la presence d'un ouloema au Japon. En tous cas ca pourrait interesser un pote qui fait une these sur un sujet similaire.<br /> Et quel impact ca a eu sur la religiosite des japonais en contact avec ce monsieur?<br /> Sinon j'aime bien le titre de ton blog lol. J7aurais du appeller le mien "rougaille natto saucisson" haha
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